Une offrande Genevois à l'Assemblée nationale

UNE OFFRANDE GENEVOISE A L'ASSEMBLÉE NATIONALE 5

places les exilés, et plusieurs y joignent celui de changer l'Édit de 89 » (1).

Aussi (2) «le 18 octobre 1789, soixante Genevois qui ont des rentes en France acceptèrent le prospectus suivant qui avait été formé par un comité et décidèrent de le communiquer à tous ceux que l'on croirait pouvoir souscrire.

« Prospectus.

« L'État actuel des finances de France ayant obligé le roi et l'assemblée nationale à chercher des ressources dans une contribution extraordinaire du 1/4 de ses revenus, payable un tiers ‘chaque année, et qui n'aura plus lieu à l’avenir, les Genevois se borneront-ils à former des vœux pour qu'elle suffise aux besoins du royaume?

« Politiquement libre, notre république, ressérée dans d'élroites limites, est par la même, dans la dépendance des États qui l’environnent, de la France surtout, c’esl avec elle que nous échangeons les moyens de notre industrie contre nos principales subsistances, c'est dans sa prospérilé et son crédit que nous puisons nos principales ressources.

« Attachés par tant de liens à la France à laquelle on pourroit dire que nous ne sommes élrangers que par cette précieuse indépendance politique dont nous avons le bonheur de jouir, nous isolerons-nous entièrement de cette puissance au moment de sa détresse ? EL ne ferons-nous point quelque effort pour lui témoigner notre gratitude et notre zèle?

« Quelque grand que peut être cet effort, pourroit-il nous couler, ne nous estimerions-nous pas heureux de seconder les vues et de suivre de loin l'exemple du grand homme qui honore si fort notre patrie (3)? Ne remplirons-nous pas une de nos obliga-

(1) Journal d’Ami Dunant (Manuscrit conservé à la Bibliothèque de Genève. Mf. 144 12) cahier IT, fo 117 v.

(2\ Ibid., f° 112.

(3) C'est évidemment de Necker qu'il s’agit. Quant à l'influence dont jouit celui-ci, en voici un exemple : « Le Conseil ayant su que M. Nekre (sic) désirait que M. Staal [Staël] son gendre, ambassadeur de la cour de Suède à Paris, fut recu bourgeois, lequel le désiroit aussi, afin de n'avoir point à payer le droit de traite foraine en cas de succession de son beau-père, le