Une séance au Parlament anglais en 1791 : discourt prononcé à la rentrée de la Conférence des Avocats le 22 décembre 1879
er hier, était au pouvoir; Pitt l'avait remplacé. Par intérêt autant que par nature, Charles Fox, que j'ai nommé, devait être l'enzemi de la politique et de la personne du chancelier.
Messieurs, j'ai relevé, au passage, l'erreur qui consiste à représenter Pitt comme l’adversaire déterminé du seul nom de notre pays. Il n’y a pas une moins grande faute à voir, en Fox, un Français enthousiaste (1). À mon sens, c'est lui faire perdre quelque chose de sa grandeur. Non : il fut Anglais, on ne le comprendrait pas autrement. Comme Pitt, c'est à la
(1) Il peut être néanmoins intéressant de noter que Fox avait dans les veines un élément de sang français et du meilleur : sa mère, fille du duc de Richmond, descendait d'Henri IV; en effet, le duc de Richmond était enfant naturel de Charles Il, par sa mère, petit-fils du Béarnais. L
Au reste, un sentiment de vive sympathie pour la France n’était peut-être pas tout ce qui restait à Fox de cette souche royale.
Un auteur qui a écrit récemment, sur « Henri IV, sa vie et son œuvre », de fort belles pages, déclare que trois passions troublèrent la vie du bon roi, la passion de la chasse, celle du jeu, celle des femmes. On reconnafîtrait le petit-fils dans le portrait de l’aïeul.
« Je suis étonné, disait à ce sujet l'abbé de Lageard à Pitt, lors d’un voyage que le futur chancelier faisait en France, que l’Angleterre puisse consentir à être gouvernée par un prodigue et un débauché comme Fox. » — « La remarque est juste, répliqua Pitt, mais vous ne vous êtes jamais trouvé sous la baguette du magicien. »
Qu'il serait aisé, à cet autre point de vue, d'établir un parallèle entre Pitt et Fox.
Au cours de ce même voyage, on proposa au jeune W. Pitt