Anecdote sur la vie politique de Burke et sur sa mort, relativement à ses recherches et à ses calculs sur les finances et le commerce de la France depuis un siècle : avec des rapprochemens sur l'état progressif de l'Angleterre et sur les moyens de ruiner la nation française
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Tu remarqueras aisément, mon cher Tom, dit Burke, en pointant son doigt sûr -de premier tableau , que la. population de. la France , de la première époque à la seconde , diffère de beaucoup en moins de celle de 1740 à 1784. C’est là , la mesure de la perte que lui occasionna la révocation de l’édit de Nantes, et la prosoription. des protestans , dont nous avons si heureuse. ment profité.
Tu remarqueras encore que, quoique les contributions, dès le commencement dut siècle , eussent été prodigieusement accrues : depuis Henri IV, néanmoins, la consommation en productions étrangères ne nécessitant pas une exportation considérable en denrées du sol, aitendu que leur industrie avoit alors une faveur prononcée dans toute l'Europe, il restoit.aux cultivateurs beaucoup plus de moyens d’une existence aisée, qu’en 1740, où la consommation des productions étrangères étoit, déjà portée à 489 millions, et les contributions presqu’au double de 1700.
De 1740 à 1784, les impôts ‘ayant encore été augmentés, et l'exportation des-denrées du sol l'ayant été également poux fournir
à l'addition de la consommation des objets