Anecdote sur la vie politique de Burke et sur sa mort, relativement à ses recherches et à ses calculs sur les finances et le commerce de la France depuis un siècle : avec des rapprochemens sur l'état progressif de l'Angleterre et sur les moyens de ruiner la nation française, str. 8

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Voilà qui est étrange, répliqua le capitaine, nous comptons nôs productions presque pour rien, notre commerce seul forme notre principale existence , et la France au contraire... Ù

Hélas! oui, dit Burke, et je suis forcé d’avouer que l'Angleterre est dans nne position bien différente , réduits aux seules ressources de notre isle nous ne saurions exister. Nous avons perdu la domination des provinces unies de l'Amérique, parceque la mère patrie étoit trop foible ; actuellement notre puissance dans l’Inde semble assurer la haute destinée de la Grande-Bretagne. Tout nous a favorisé dans notre commerce; la frivolité des Français, leur inconcevable ignorance dans les calculs d’un commerce utile, leur goût dominant pour nos productions industrielles , enfin cette France l’objet de nos sollicitudes intérieures , de notre jalousie et en mêmetemps du goût dépravé de notre jeune noblesse, est notre tributaire depuis près d’un. siècle et ne s’en doute pas; mais il est un terme à tout, quoique son administration soit toujours aveugle sur ses véritables imtérèts , elle pourroit enfin s’éclairer, je

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