Bitef
§ résume Pomet, le personnage principal de la pièce salue les spectateurs : la »noblesse très illustre de Dubrovnik« et »le vieux peuple sage«. Il leur annonce qu’on va leur montrer Rome et dans Rome une bein belle comédie dont il raconte la sujet sans en révéler le dénouement, acte I Sur une petite place de Rome où l’on voit le palais de la courtisane Laura, une auberge, une fontaine antique surmontée de la statue de la Fortuna, arrivent Dudno Maroje, marchand de Dubrovnik, riche et avare, accompagné de son valet Bokélio. Dundo se lamente sur les rigueurs du destin qui l’oblige à courir après son vaurien de fils qu’ il a luimême envoyé à Florence, avec cinq mille ducats, pour faire du commerce. Or le vieux a appris que ce fils, qui n’a pas donné signe de vie depuis trois ans, mène grand train à Rome et gaspille sans vargogne les deniers de son père. Bokéilo cire la faim et la soif car son maître ne le nourrît que de ses lamentations, tandis que les ducats dorment dans ses coffres. »A quoi bon les ducats s’ils ne servent à bien manger, bien boire et s’en donner á coeurfoie«. Dudno, furieux, ent sur le point de le battre lorsque voici Pomet, domestique d’un jeune seigneur allemand, Ugo Tedeśko. Tout heureux d’avoir rencontré un compatriote, Dundo lui confie ses malheurs et le but de sa venue à Rome: retrouver son fils pour essayer de sauver se ducats. Pomet, intrigant fieffé, flariant une bonne aubaine, promet de l’aider puisque justement il connaît un jeune seigneur ragusain du nom de Maro qui pourrait bien être le fils de Dundo Maroje. La maison que voici est celle de sa maîtresse, c’est pourquoi il conseille au vieux d’entrer dans l'auberge d’en face pour y attendre le jeune homme, qui ne manaquera pas de survenir. L’avare hésite, craignant la dépense, Pomet lui affirme que c’est la seule auberge où il a des chances de retrouver son fils. Bokéilo qui n’attendait que cela appelle l’aubergiste qui tout en vantant les avantages de son hôtellerie: bonne chère, bon vin et bon marché, y fait entrer le maître et le valet. Pomet, resté sur la place, se frotte les mains de sa bonne fortune et forge son plan. Dundo Maroje est venu demander des comptes à son fils. Le jeune Maro a bel et bein tout dépensé, la signora Laura n’en voudra plus et Ugo Tedeśko, le maître de Pomet, qui supire en vain après elle, aura beau jeu, tout le profit sera pour Pomet et son ventre fraind de bonnes choses. Ugo, poussé par le désir de voir la cruelle, vient chanter sous son balcon. Laura le repousse une fois de plus. Popiva, valet de Maro qui a assisté à l’incident caché derrière le
coin, raille Pomet et son maître. La Signora Laura n’a que faire de sérénades, c’est Vor qu’elle aime et les joyaux, et Maro la comblant de cadeaux, toutes les faveurs de la belle sont pour lui. Mais voici Maro, auquel Popiva remet un collier qu’il vient d’acheter sur son ordre. En apercevant Pomet, il se vante de sa prodigalité et lui recommande de dire à son maître qu’il lui passera l’épée à travers le corps si jamais il le revoit rôder autour de cette maison. Maro ordonne à Popiva d’aller acheter encore un diamant et un rubis et de pourvoir à un opulent souper. Dundo Maroje, qui entend de ses oreilles ces marques de la prodigalité de son fils, veut s’élancer à sa poursuite dans le palais de la courtisane, mais Pomet et Bokcilo l’en empêchent et réussissent à le faire rentrer dans l’auberge. Travestie en garçon, Pere, fiancée de Maro, est également arrivée à Rome avec sa nourrice, à la recherche de son fiancé infidèle dont elle n’a eu aucune nouvelle depuis trois ans. Pomet qui les a entendu parler s’approche des deux femmes. Elles se confient à lui et il promet de les aider. En attendant il les envoie dans une autre auberge pour éviter qu’elles ne rencontrent Dundo Maroje. Le premier acte se termine par un monologue de Pomet qui, servi par la chance, sourit à sa fortune et se promet mille délices de l’heureuse issue de ses plans: »II s’agit d’être rusé et accommodant«, acte 11 Pomet s’efforce de gagner à ses projets Petrunjela, servante de Laura. Les appas de cette belle fille, séduisante et pleine d’esprit, à laquelle Popiva fait également la cour, sont un autre enjeu dans les intrigues de Pomet . Il met Petrunjela au courant des événements qui précèdent, dans un dialogue farci de mots à double sens et de dictons populaires: Maro est perdu, il a dépensé tout son argent, son père et sa fiancée sont à sa recherche. Son maître à lui, Ugo Tedeïko, est prêt à sacrifier toute sa fortune pour obtenir les faveurs de Laura. Petrunjela consent à parler à sa maîtresse. A ce moment surviennent deux jeunes ragusains, Niko et Vlaho, pour saluer leu ami et compatriote Maro. Ils lui envient sa vie fastueuse et une maîtresse comme Laura. A leurs appel Maro sort de chez Laura et tandis qu’ils échangent des saluts devant sa maison, Dundo Maroje n’y tenant plus se précipite hors de l’auberge , un poignard à la main, et réclame ses ducats à son fils. Pris de court, pour éviter le scandale, Maro feint de ne pas reconnaître son père et même il appelle la garde qui emmène en prison le vieillard écumant de rage. Resté seul, toujours affamé et sans argent, Bokcilo, atüré par le fumet des mets succulents de l’auberge, essaie de s’en rapprocher en faisant un panégyriqeu du plat délicieux qu’on venait juste d’apporter à table au moment où Dundo Maroje s’est élancé à la poursuite de son fils. L’aubergiste qui en est pour ses frais, s’attaque à lui et le menace de la prison. Heureusement Pomet arrive à point pour le tirer de ce mauvais pas. Courte scène entre Popiva et Pomet. Popiva ne ménage pas les quolibets à Pomet mais celui-ci mijote sa vengeance. Aussitôt Popiva entré dans le palais de Laura, Pomet