Bitef

A; So the subject of this year's BITEF, the 34th one,is - the theatre and evil... B: Yes, most of the selected performances deal with the subject. A: All right, but where is the good in it? B: The good is contained in the word theatre'. A: But, isnt all art, including the theatre, beyond the good and evil? Aristotle in his Poetics wrote that the art has different rules from those in the ethics and politics. B: Then why did you just now demand that the good be explicitly mentioned, in the subtitle of this yearis BITEF in addition to the evil? A; I was only picking up your game. B; When we said the theatre and evil, we have not said that we take the side of the good, let alone the evil. We only offer an opportunity to ask ourselves, in this years performances, in what way the theatre deals with one of timeless subjects. A: Are you suggesting a neutral attitude to evil? B: I am not suggesting anything. A: Perhaps you intend to turn this year's BITEF into a Manichaean laboratory focussed on the dichotomy of good and evil? B: We dont intend that, and we dont even suggest anything. The performances will take place regardless of the subject we are discussing now. Those who want to consider how theatre treats evil will have good opportunity, as most performances at this year's BITEF indeed deal with the subject. After all, from its very beginnings the theatre has dealt with principle of evil, which of course means it has dealt with the principle of good, too. If any theatrologist, domestic or foreign, considers it, we shall be happy. Even if a member of the audience reflects on it for a moment in the darkness of the auditorium, prompted by the subtitle of this year's BITEF, our choice will have fulfilled its purpose... Anyway, no one has written more clearly and mercilessly on the subject than Antonin Artaud: 'Theatre, like plague, is the image of the massacre, that quintessential separation. It resolves conflicts, unleashes forces, opens possibilities, and if those possibilities and those forces are dark, it is not plague or theatre that take the blame, but life itself." A: I wish BITEF success one more. I dare say beyond the good and evil.

Le théâtre et le mal

A; Donc, le thème du BITEF, le 34-ème, de cette année c'est - le Théâtre et le Mal, B: Oui, la majorité de spectacles choisis traite ce thème-là. A: Très bien, mais où est le Bien dans tout cela? B; Le bien est contenu dans le mot théâtre. A: Mais tout art, donc le théâtre également, n'est-il pas au dessus du bien et du mal? Aristotel n'a-t-il pas écrit dans la Poétique qu'en art les règles ne sont pas celles valables en éthique et en politique. B: Pourquoi alors avez-vous demandé tout à l'heure que le bien soit mentionné explicitement pres du mal dans le sous-titre du BITEF de cette année? A: Je ne faisais que suivre votre jeu. B: En disant le théâtre et le mal nous n'avons pas dit que nous choisissons le bien et encore moins le mal. Nous ne faisons qu'offrir l'occasion de s'interroger aux spectacles de cette année de quelle manière le théâtre traite-t-il l'un des themes étemels. A: Vous proposez donc un rapport neutre face au mal? B: Nous ne proposons rien. A: N'auriez-vous pas peut-être l'lntention de transformer le BITEF de cette année en laboratoire manichéen sur le thème de dichotomie du bien et du mal? B: Nous n'avons point d'intention et nous ne suggérons pas. Les spectacles arriveront sans égard au thème dont nous parlons maintenant. Celui qui désire se poser la question comment le théâtre traite-t-il le mal, y trouvera une bonne occasion; car la majorité de spectacles du BITEF actuel traite en effet ce thème-là. D'ailleurs des ses débuts mêmes le théâtre traitait le principe du mal, ce qui signifie naturellement celui du bien également. Quelque théâtrologue, du pays ou étranger, est attiré par ce thème nous serons contents. Même si dans l'obscurité de la salle, incité par le soustitre de cette année, quelque spectateur se mettait à y réfléchir pendant un instant, le choix atteindrait son but... D'ailleurs personne n'en a écrit des paroles plus claires et plus dures qu'Antonin Artaud: "Le théâtre, comme la peste, est l'image de ce carnage, de cette essentielle séparation, il dénoue des conflicts, Il dégage des forces, il déclenche des possibilités et si ces possibilités et ces forces sont noirs, c'est la faute non pas de la peste ou du théâtre, mais de la vie". A; Cette fois-ci également je souhaite au BITEF tout le succès. Etje me permets de dire-au-dessus du bien et du mal.