Bonaparte à Ancône
10 BONAPARTE À ANCONE
Comme eux et malgré le Directoire, Bonaparte était en réalité, décidé à limiter l'affaire à l'occupation de Bologne et de Livourne, à «faire peur à Rome » et à en finir par un armistice fructueux. À ce moment même les armistices avec Parme (9 mai}, avec le duc de Modène (17 mai) fournissaient plus de 15.000.000 de francs, en argent et en nature : c'était un encouragement aux négociations. Milan était taxée à 20.000.000 : c'était de bon augure pour ce que donneraient Bologne et les villes des Légations. Parlant aux patriotes milanais, le 15 mai, et voulant répandre
mann le commandement de la moitié de l'armée. Il protesta de la nécessité de ne pas diviser l’armée, quel qu'en füt le chef, Kellermann ou lui, et, pour convaincre le Directoire de cette vérité et conserver son commandement, il flatta ses vues ambitieuses sur Rome : « L'expédition sur Livourne, Rome et Naples est très peu de chose: elle doit être faite par des divisions en échelons. » « Je marcherai bientôt », ajouta-tl dans une lettre particulière à Carnot. Bonaparte au Diréctoire, 44 mai 1796, à Carnot, id.
Au même moment, le 16 mai, Cacault envoyait à Bonaparte une copie, avec carte, du mémoire qu'il avait adressé en 1794 àäu Directoire sur les routes de Rome : c'était sembletil, bien plus une mesure de prudence qu'un encouragement à marcher de suite. Les décisions étaient prises. Ce mémoire pouvait du reste être utile pour l'expédition de Livourne. Cacauült à Delacroix, 46 mai 4196 : Affaires étrangères, Rome, LIL T