Catalogue des autographes et des documents historiques composant la collection de M. Étienne Charavay

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BONNEVILLE (Nicolas de), fameux publiciste et littérateur, qui joua un rôle important dans la presse révolutionnaire. Il fut jeté en prison après le 18 bru-

maire pour avoir comparé Bonaparte à Cromwel, n. à Evreux, 1760, m. 1898.

L. a. s. à Perregaux; Paris, 5 brumaire an VI, 2 p. 1/2 in-4.

Curieuse lettre où il lui demande de lui préter des fonds pour permettre de prendre un bureau de loterie, accordé par le Directoire, à une excellente femme, « à laquelle je dois m'intéresser puisqu'elle est la mère de mes enfants ». Il parle de Thomas Paine, qui loge chez lui. (Imprimerie-librairie du cerele-social, place du Théâtre-Francçais, n°4.)

BOSC (Document sur Louis-Auguste-Guillaume), naturaliste, ami de Madame Roland, n. 1759, m. 1898.

P.s. par MARTEL et DinELot, président et greffier de la section du Contrat social; Paris, 15 février 1793, 1 p. in-4.

Certificat de civisme pour le citoyen Louis Bosc, administrateur des postes, rue des Prouvaires.

BUONARROTI (Michel), arrière-neveu du grand sculpteur Michel-Ange, co-accusé de Babeuf, historien de leur conspiration, n. 1761, m. 1837.

L. a. s. au commandant de l’île de l’Egalité, ci-devant SaintAntioche ; 21 janvier 1793, 1 p. in-fol. (Coll. B. Fillon.)

« Mes fonctions d'apôtre de la liberté m'imposent de concourir au soulagement de l'humanité souffrante. J'ai trouvé ici trois pauvres femmes qui mériteront, sans doute, votre attention. Elles sont réduites à vivre d'herbages.. » Comme il existe dans les magasins de l'ile l’'Egalité des bleds { appartenant à des satellites volontaires du tyran de Sardaigne, » lesquels bleds seront sans doute distribués aux plus nécessiteux, il le prie de faire participer ces malheureuses à la distribution : puis il signe : Buonarroti, apôtre de la liberté, envoyé par le général pour organiser le peuple de S. Antioche.

CAMMAILLE SAINT-AUBIN (C.-M.), artiste et auteur dramatique.

L. a. s. à un ami; Châlons-sur-Marne, 16 septembre 1792, 4 p. in-4.

Curieuse lettre où il se montre violent révolutionnaire. Il s’informe de l'esprit public à Paris et demande des renseignements sur les élections à la Convention. « Est-il vrai que les brigands, riches et vils courtisans de Ia tyrannie, colorés du masque de l'indigne royauté, prisonniers à Orléans, ont été punis de mort à leur arrivée à Paris. (On sait que les prisonniers de la Haute-Cour d'Orléans furent conduits à Versailles, où ils furent massacrés en grande partie le 9 septembre, v. le n° 190 du présent catalogue). Il manifeste le plus vif désir de combattre lés ennemis et fait l'éloge du patriotisme des Champenois, puis il s’écrie : € Paris! Paris! lieu sacré de ma naissance, tu as été le foyer de la Liberté ! A ta voix la tyrannie a été écrasée, toute la France s’est levée. L'esclavage a disparu avee la misère, la cruauté son horrible cortège el la Liberté, belle, triomphante, accompagnée du bonheur et suivie de l’'Abondance, plane majestueusement sur tout l'univers. Je te Salue, ô Paris, et je suis heureux d’avoir reçu l'être dans ton sein immortel. »

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