Catalogue des autographes et des documents historiques composant la collection de M. Étienne Charavay

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20 Trois l.s. de SCHERER, ministre de la guerre, au même; 2 fructidor an V au 5 brumaire an VI, 3 p. 1/2 in-fol.

Ordre de surveiller le général Gastine (employé en Belgique) et le commandant de Flessingue, qui favorisent la rentrée des émigrés. Le premier leur délivre même des laissez-passer. « Vous ne devez pas ignorer que les chefs militaires n’ont pas le droit de donner de semblables pièces et que si cette manœuvre continuait, elle faciliterait la rentrée de nos plus cruels ennemis... »

3 L. de Foucué, ministre de la police, signée de sa griffe, et contresignée par Bo, chefde la division des émigrés (ancien conventionnel montagnard), au commissaire du Directoire près l'administration centrale des Deux-Sèvres; 8 vendémiaire an VI, 2 p. 1/2 in-fol.

Il appelle sa vigilance sur l'exécution de la loi du 17 messidor dernier relative aux réclamations des défenseurs de la patrie qui avaient été portés sur la liste des émigrés. « Il est pénible d'avoir à observer que les faux certificats de service militaire surpris par des émigrés connus, nécessitent, de la part des administrations des vérifications sévères à l'égard de ceux qui réclament comme défenseurs de la patrie. » Il demande un tableau détaillé de ceux du département qui sollicitent leur radiation. On aura soin d'indiquer la profession et la qualité des réelamants, s'ils sont ci-devant nobles ou ex-privilégiés, de manière à ce qu'il soit facile de reconnaitre les républicains qui ont été portés (par vengeance) sur les listes, au moment de la réaction royale (avant le coup d'Etat du 30 prairial an VI). « Je n'ai pas besoin de vous observer que vous devez vous expliquer d’une manière franche, ces renseignements devant être essentiellement confidentiels. » — (Six semaines

après avait lieu le coup d'Etat du 18 brumaire.)

LES ENRAGES.

jo Délibération de la commune de Paris, sig. METTOT, secrétaire-greffier (décapité avec Robespierre) ; 27 février

1793, 2 p. in-fol. ’

Lecture d'un arrêté de la section des Piques, du 26, invitant celles des Gravilliers à censurer Jacques Roux, son représentant au conseil de la Commune, « pour avoir, dans la journée du 25 courant. prêché la dissolution de tous les principes en légitimant les événements du jour » (le pillage des épiciers).

90 Procès-verbal de l'arrestation de neuf citoyens de la section des Gravilliers, désignés comme les Satellites de Jacques

Roux ; p.s. par les commissaires de la section, 6 primaire an I, 4 p. in-4.

La section était agitée par un parti formé de longue main et dont le chef était Jacques Roux, ce monstre détenu actuellement à Bicètre comme suspect. Le principal reproche fait aux individus mis en arrestation est de s'être opposés à l'exécution de l'arrêté de la Commune, du 24 brumaire, portant qu'il n’y aura plus qu'une seule société populaire dans chaque section, et que la dernière formée se réunira à la première existante.

30 Arrêté de la Commune, sig. COULOMBEAU ; 15 mars 1793, 1 p. 1/2 in-fol. LE

Lecture d'une délibération de la section des Quatre-Nations, qui rapporte l'adhésion qu’elle avait donnée à un projet d'adresse lu par un intrigant nommé Varlet. « Le conseil général arrête que le secrétaire-greffier tiendra une note de tous les arrêtés de ce genre qui lui parviendront, laquelle sera envoyée à la Convention nationale pour lui montrer avec quelle sollicitude

le conseil général travaille à déjouer les manœuvres de tous les intrigants. »