Catalogue des autographes et des documents historiques composant la collection de M. Étienne Charavay

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30 Motion aut. sig. du citoyen AUDENET, à la section du Panthéon-Français ; 6 brumaire an IL, 2 p-. 1/2 in-4.

I1 demande la mise en arrestation de tous ceux qui ont participé aux votes du veto, du marc d'argent et de la loi marliale, au massacre du Champ-deMars, au rassemblement des chevaliers du Poignard, etc. — Rapprochement assez bizarre, cette pièce est écrite sur un papier portant dix grosses fleurs de lis en filigrane. — (La loi sur les suspects avait été rendues deux mois avant, le 17 septembre 1793.)

49 21 mandats de dépôt de suspects dans les maisons d’arrêt de Paris, émanés des comités révolutionnaires des sections, et sig. de leurs membres (dont plusieurs ont été décapités avec Robespierre) ; 19 vendémiaire au 29 messidor an IT, 21 p. in-4, timbres et cachets.

Dix-sept de ces mandats seulement mentionnent les motifs des arrestations. Voici quelques-uns de ces motifs : Ci-devant diacre, prévenu d’avoir voulu éluder la peine de la déportation; — propos contre-révolutionnaires ou propos inciviques; — excitation à un attroupement; — soupconné d'émigration; — prévenu de correspondance avec un émigré: — comme suspect ou très suspect; — prévenu de suspicion, etc. — Au dos de plusieurs mandats sont les refus des concierges des prisons, faute de place.

59 Pétition à la Convention nationale (peu après la journée du9 thermidor), minute aut. du marquis DE SADE ; 4 p. in-4.

Les détenus rendus à la liberté après la chute de Robespierre demandent

‘ l'abrogation de la loi tyrannique du 17 septembre 1793 contre les suspects.

255

256.

« Vous venez de voir, législateurs, le sublime effet de votre décret sur les détenus. IL vous captive dix fois autant de cœurs qu'il existait de ces malheureux dans les fers : encore un pas, et la France est à vous... »

THÉATRE-FRANÇAIS.

19 L. a. s. de MAN&N à Robespierre ; 2 floréal an II (21 avril 1794), 1 p. in-4.

Les comédiens français se vantent que leurs camarades Fleury et Contat leur seront bientôt rendus. Robespierre souffrira-t-il que ces deux tendres nourrissons cle la tyrannie reparaissent sur la scène ? € Cette Contat, courtisane de Narbonne, qui tenoit conciliabule à Chaillot, ce Fleury, aristocrate si prononcé par ces propos dans le foyer du Théâtre-Francçais, qui mérita les suffrages de tous les scélérats dans le rôle de l'Ami des lois (de Laya) et dont le précieux talent pensa alors allumer la guerre civile. — (Ces deux artistes ne furent délivrés qu'après le 9 thermidor.)

20 P. a. du même; 1 p. in-4.

Il dénonce les citoyennes Joly et Devienne qui formaient, dans les coulisses du Théâtre-Français, le projet d’une partie de plaisir à la campagne tandis qu'à leur connaissance, le sang des patriotes coulait au Champ-deMars. THÉATRE DE L'OPÉRA-COMIQUE.

19 7 pièces signées par CAMERANI, MICHEL, FAVART, CARLINE, Madame SAINT-AUBIN, TRiar, etc. ; 14, 19, 21, 27 juillet 1789, 25 avril 1792, 24 germinal an IL, 10 p. in-fol.

Procès-verbaux des assemblées des sociétaires de l'Opéra-Comique. 14 juillet. Protestation contre la violence de la foule qui a fait fermer les spectacles le jour du renvoi de Necker ; les comédiens n'ont d'ordre à recevoir que duroi. Les spectacles n’ouvriront pas jusqu'à nouvel ordre. Le

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