Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

L'« ÉGRILLARDE ÿ EN FRANCÉ 99

faires et celles des autres ! Mais les lamentations ne mènent à rien qu'à se désespérer. »

Cette même lettre nous montre que si l’Impératrice a des regards de pitié pour Louis XVI prisonnier au Temple; les Princes et les Émigrés absorbent bien plus ses préoccupations. Il entre là, naturellement, un caleul politique. Les Émigrés et la coalition sont un atout dans le jeu de Catherine : c’est sur eux que se porte son attention. « Je ne vous parle pas du malheureux roi confiné au Temple ; le plus heureux serait si on l'y oubliait ; mais je crains bien que non à moins d’un miracle. Mais ces pauvres Princes, frères du roi.de France, et ces Émigrés que deviendront-ils ? Je ne pense qu’à eux. »

Y pensait-elle tant que cela ? Au fait peut-être se demandait-elle s'ils ne retomberaient pas à sa charge, au cas où la Révolution triompherait | Cette préoccupation rentre bien dan$ son tempérament éminemment pratique. Mais en ce moment critique, en cette année 1792 où, grâce à la propagande révolutionnaire, la cause monarchique est devenue une question vitale pour toute lEurope, l'Impératrice songea-t-elle à faire une opération sur le Rhin ? Aux conférences qui ont eu lieu l’année précédente entre les puissances, elle a répondu que la cause de Louis XVI était la cause de tous les rois, qu'aucun souverain ne pouvait s’en désintéresser, et elle s’est efforcéc d’entrainer les cours de Vienne et de Berlin à prendre activement en mainsles intérêts monarchiques. Depuis lors, elle n’a pas cessé de les encourager à agir vigoureusement et rondement, se cassant la tête, suivant