Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

L'« ÉGRILLARDE » EN FRANCE 103

pour ne pas m’entraver dans l'exécution. » Il n’est pas possibie d'être plus explicite. Voilà, par cet aveu dénué d'artifice, les plans cachés de l’Impératrice dévoilés au grand jour. La question d'Orient et la question Polonaise restent sa préoccupation de tous les instants. Tour à tour abaisser la Turquie et la Suède, et s'emparer le plus possible des dépouilles de Stanislas-Auguste : la politique russe n’a pas d’autres visées. En 1792, la Tsariné caresse et prépare le second partage de la Pologne.

Il n'est pas douteux cependant qu’à un certain moment Catherine songea à prêter à la cause monarchique un concours effectif. Réconeiliée avec Gustave II, elle mé: dita avec lui une expédition qui aurait peut-être abouti, si l'assassinat du roi de Suède n’était pas venu l’arrèter, Mais ce qui n’est pas davantage douteux, malgré ce qui a été dit, c’est qu’elle s’engagea dans ce projet sans enthousiasme.

Elle faisait grand cas des soldats de Gustave III et de ses généraux, mais ellene comptait aucunementsurles talents militaires de son associé qui devait commander l'expédition ; elle ne fut pas fâächée dès lors que l’assassinat du roi de Suède, qui la fit trembler, lui servit de prétexte pour empêcher l'exécution de ce projet. Voici comment Langeron, qui éerit en 1793, en parle : « Jusqu’alors la coalition contre la France n'avait coûté à Catherine II que quelques uniformes, quelques ducats, de belles lettres et 3 ou 4 manifestes. Souvorof avec 50,000 Russes eut été bien préférable et eut pu agir efticacement dans les opérations de la campagne qui se