Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

L'«ÉGRILLARDE » EN FRANCE 149

Dès 1790, Grimm avait vanté à sa souveraine les capacités militaires du marquis de Bouillé. Catherine avait retenu son nom et avait écrit à son souffre-douleurs : « Si j'étais Monsieur Bouillé, on ne m'aurait pas confié 18,000 hommes en vain ; je les aurais employés à chasser du royaume les procureurs et les avocats et toute la séquelle d'iceux. » (1)

Dans les premiers mois de 1791, le général Heymann, dont Bouillé faisait le plus grand €as et qui était son principal aide-de-camp, avait été reçu par Grimm. Et au mois d'avril 1791, nous voyons Grimm louer les qualités de Bouillé et de Heymann qui lui ont présenté une requête pour servir en Russie, le premier comme commandant en chef, le second comme lieutenant-général : « Bouillé est le seul homme de guerre qui se soit montré dans cette époque. Ses talents militaires, son activité, son coup d'œil, son intrépidité, sa détermination prompte comme l’éelair et toujours sage, l’ont porté au plus haut degré de réputation dans sa patrie et lui ont attiré la plus haute considération de la part des ennemis de la France. Ses vertus particulières ont ajouté unnouveau lustre à ses succès militaires. Le plus noble désintéressement, la générosité qui l’a toujours accompagné dans la victoire, ont rappelé et fait revivre en lui ces qualités touchantes des anciens chevaliers. » (2)

11 yena plusieurs pages sur ce ton. Et le bon Grimm fait un éloge au moins aussi pompeux du général Hey-

(D Lettre du 49 septembre 1790. (2) Lettre de Grimm à Catherine II du 19 avril 1791,