Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

CHAPITRE VII

Catherine IL et « la langue des Racine et des Voltaire. » — Le théâtre français à Pétersbourg sous la Révolulion, — Madame Vigée-Lebrun à la cour de Russie.

Nous avons vu que Catherine se bornait généralement à invectiver « les avocats et savetiers » de l’Assemblée, sans chercher à expliquer leurs actes. Quand elle est informée, peu après l'assassinat de Gustave III et la mort mystérieuse de Léopold, que les Jacobins lui ont dépèché pour la tuer, deux ou trois individus dont on lui donne le signalement, elle s’en explique avec Grimm. Mais sous la plaisanterie on sent le courroux ; cette menace n’est pas sans la préoccuper.Il a été publié, dit-elle, qu'elle ne serait plus de ce monde, à Varsovie le 3 mai, et à Paris le 4° juin : « Je me crois en conscience engagée à vous écrire à ces dates, dit-elle à Grimm, afin que vous sachiez que je suis en vie à ces époques.» Et elle ajoute que pour mettre fin à toutes ces scélératesses, il suffit de donner des coups de bâtons à ces coquins. Ces exclamations doivent nous laisser assez froids, puisque nous savons Catherine décidée à ne frapper qu'à Varsovie.