Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

L'« ÉGRILLARDE » EN FRANCE 173

jusque dans ses anciens foyers, là où la famine finirait bientôt ce beau régime enfanté par l'enfer... Mais je crains beaucoup que prècher une conduite loyale et franche, c’est prècher auxsourds, car pour la goûter, il faudrait balayer duthéàire au moins deux tiers des acteurs : un tiersjacobin, un tiers voyant faux par vanilé; resterait le tiers du sens droit. »

Etquand le roi de Prusse est sur le point de eo onclure « cette paix infàme avec les régicides, » elle marque Frédérie-Guillaume de ce stigmate: «€ S'il la fait, on pourra dire qu'après Jésus-Christ mort pour nous tous, il n’y a personne qui fit au monde un plus grand sacrifice que le roi de Prusse, ear il y perd réputation, honneur, bonne foi, et peut-être tranquillité, repos, etc., ete, et outre cela, il deviendra le premier dupé de l'Europe et la première dupe aussi. » (4) Du premier coup sa colère a atteint le maximum et elle se maintiendra à ce diapason. Seulement au lieu de faire peser toute la reponsabilité de cette « paix honteuse» sur FrédéricGuillaume, qui du reste ne remontera pas en son estime, c’est le prince Henri, promoteur ef conseiller du roi son neveu, qui recevra les principaux coups. Pour lui elle n’a aucunménagement. Avant même de savoir si ses plans de pacification auront le dessus à Berlin, elle s’emporte contre lui, le traite « d'homme fougueux, » de « petit-maitre, » de « commère empressée, » l’aceuse d’être constitutionnel et le traite de « fou. »

Ne soyons pas surpris de ce luxe d’épithètes. Le prince

(1) Lettre à Grimm du 7 avril 1795.