Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

L'« EGRILLARDE » EN FRANCE 179

pourson Empire la propagande révolutionnaire. Quand, en 1790, elle exprime la crainte que l'épidémie ne gagne PEurope, il est bon de faire des réserves sur la sincérité de son dire : la question Polonaise et la question Orientale, qui lui tiennent bien plus à cœur, lui dictent ce langage. Mais c’est bien autre chose en 1796. Les armées de la République triomphent de toutes parts, et l'Allemagne ne sera bientôt plus un rempart assez épais ni assez solide pour les contenir. Enfin l’Impératrice n’a plus à convoiter Varsovie. Elle se décide donc à intervenir. Souvorof doit se mettre en marche à la fin de novembre. Il partira à la tête de 60.000 hommes pour réparer les défaites de la coalition.

La mort subite de Catherine vint mettre à néant un projet qui vraisemblablement n’eut rien changé aux événements. En 1791, en 1792où même en 1793, une armée de 60000 Russes commandés par Souvorof eut pu modifier la marche des événements. En 1796 il était trop tard.

« Le 6/18 novembre, à 9 heures du matin, raconte Langeron,après s'être levée et habillée comme à son ordinaire. après avoir déjeuné et expédié quelques affaires, l'Impératrice passa dans sa garde-robe et n’en revint plus. Ses femmes étonnées de l’y voir rester si longtemps l’appellèrent : et voyant qu’elle ne répondait pas, firent ouvrir la porte. On la trouva couchée sur le parquetet expirante d'un coup d'apoplexie foudroyante. On la porta dans sa chambre, on la mit sur un matelas, et on lui prodigua, mais en vain, tous les secours de la