Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents
MÉMOIRE SUR LA RÉVOLUTION 367
Mais sans un corps de troupes dont on peut être assuré la chose ne paroit pas faisable. A la tête de ce corps de troupes en entrant en France par une déclaration il pourroit être statué : le maintien des lois du royaume comme monarchie selon la base des cahiers. Ceci seroit même nécessaire afin que le gouvernement reprenne vigueur et activité, et d'abord à cet égard les Parlements ne seroient pas inutiles. Toute la France étant dans une anarchie complète, le succès d’une entreprise bien combinée devroit être immanquable. De deux choses il arriveroit une dans le parti contraire à la monarchie : ou bien on délibéreroit sans fin ni cesse au lieu d'agir,ou bien pour agir on donneroit un pouvoir ; ce pouvoir donné on sauroit à qui avoir à faire et on se détermineroit en conséquence ou pour combattre ou pour négocier ou employer l’un ei l’autre ensemble, sans se laisser leurrer et allant à son but sans égard aux étalages de systèmes métaphysiques où ceux mèmes qui les font ni personne au monde n'entend rien, qui au reste ne servent qu’à avilir et à abattre le courage de tout chevalier français né et élevé dans des principes convenables à une noblesse qui de tous temps a produit des héros en tous genres, lors même qu’elle ne savoit ni lire ni écrire et qu'une troupe d’avocats,de procureurs et de prétendus philosophes cherche à anéantir afin d'introduire un gouvernement républicain. Le caractère national est enthousiaste ; comment seroit-il possible que dans si peu de temps ce caractère fût totalement perdu pour la bonne et seule cause qui en inspiroit de droit et de fait de tous temps à leurs ayeux. Quand on consi-