Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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de grandes machines qui peuvent avoir de très grandes utilités quand on les sait régir et en leur donnant des réglements sages. Comme il y a une infinité de familles et de personnes attachées par état aux Parlements, il paroit que ce seroit ranger autant de personnes et d’avis du côté des soutiens de la monarchie. Les mêmes raisons ont dicté ce qui est dit du rétablissement des Pays d'Etats. Le cri de la liberté peut être satisfait de mème par de bonnes et sages lois. Au reste les pays-Bas Autrichiens viennent de donner un exemple de ce que c’est que des rébellions pareilles.

«Un prince vaillant rempli d’héroïsme à la tête d’une armée aisément se fait obéir. Le meilleur exemple à citer est celui certainement de Henri IV consultant toujours et prenant ses résolutions d'après son grand courage et la bonté de son cœur et de son esprit. Les Mémoires de la Ligue et surtout ceux du duc de Sully en font foi ; ils méritent certainement d’être médités par les intéressés.

« Pour ce qui regarde l'autorité royale à rétablir, il paroit que le plus sage seroit de n'en céder ni n’en acquérir pas plus que la prudencele dicteroit, mais non pas la faiblesse. En choisissant un juste milieu et la modération accompagnant les mesures de visueur, peutêtre satisferoit et soumettroit-on tous les partis d’ailleurs fatigués et ruinés par trois ans de dissensions et de malheurs.

« M. de Calonne dans son livre propose de prendre les cahiers donnés par les provinces à leurs députés pour base et d’après eux de régler ce qu’il y auroit à faire,