Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

LA FRANCE DE L’ENCYCLOPÉDIH 31

tait pas encore engagée dans la voie de la réaction. Or, ils témoignent tous de ses idées libérales. Sa correspondance, qui reste la partie vivante de son œuvre, est celle qui en témoigne le plus.

Mais ce n’est pas seulement dans sa correspondance et dans ses travaux ou « essais » de littérature qu’on relève l’allure philosophique de la pensée de Catheriné IL. C’est par son administration que Catherine doit surtout être jugée. Ses actes répondent-ils à ses paroles ? Il faut avouer qu’ilsn’y répondent que dans une faible mesure.

Les actes de la première partie de son règne nous la montrent, cependant, l'adversaire résolue de tout arbitraire et l’amie d’un libéralisme éclairé, En 1766 elle écrit au roi de Pologne que «la perfection absolue » est une chimère, et qu'une sage politique doit se contenter du « meilleur possible. » Mais cela n'empêche pas de rechercher en toute chose l'idéal : en matière gouvernementale le despotisme éclairé est cet idéal possible, et à ses yeux lacondition principale et nécessaire du pouvoir ainsi compris, c’est la tolérance.

Un fait certain, c’est que Catherine n’aimait pas les persécutions; à l’opposé de ses prédécesseurs, il ne pourrait être cité, à sa charge, qu’un bien petit nombre d'exécutions. « Selon toutes les probalités, éerit-elle à Sievers pendant la révolte de Pougatchef,cela finira par des pendaisons. Quelle perspective pour moi qui n'aime pas les pendaisons! » Elle écrivait de même à Voltaire, à Grimm et à Mme de Bielke avec laquelle elle s'indignait des pendaisons dont le jeune roi de Danemark