Cayer commun des trois ordres du Bailliage de ***

( 80 ) » he doit pas pencher plutôt du côté de l’accus » fé que du côté du l’accufateur, ellé doit au » moins être égale entre l’un & l’autre, & le » moindre privilége que doit efpérerun accufé » qui peut être innocent, c’eft l'indifférence, ou » fil'on peut s'exprimer ainfi, l'équilibre de la » juftice. Pour mieux juger de la vérité, il faut » envifager du même coup-d’œil , & dans un » même point de vue l'accufation & la dé» fenfe , réunir toutes les circonftances , > raffembler tous les différents faits, ne point » divifer ce qui ef indivifible de fanature, de » peur que voulant juger dans un tems du » crime , dans un autre de l'innocence, on » ne puifle juger fainement ni de l’un, ni de » lautre. Les preuves de l’accufé peuvent » périr dans le tems que l’on s’applique uni» quement à examiner celles de l’accufateur ; » & quand l’accufé auroit le bonheur de con» ferver fa preuve dans toute fon intégrité , » ileft toujours à craindre qu’une première » impreflion trop vive & trop ne ne » ferme l’efprit des juges à la lumière de Ja » vérité, & que la lenteur du contrepoifon » ne le rende même inutile. » Ces principes que développoit devant lé premier tribunal du royaume l'illuftre d’Agueffeau alors dépofitaire du miniftère public , nous les revendiquons , SrRE, auprès de Vorre Mayesré, & nous ne doutons pas que la nation affemblée ne fe joigne à notre réclamation. Faites difparoître cette révoltante difproportion , auffi injufte que cruelle, entre l’'accufateur & laccufé : faites marcher du même pas la défenfe