Cayer commun des trois ordres du Bailliage de ***

par les efforts qu'il fut pour fe cacher. Ainfi le myftère qui enveloppe.les informations , préfénte un avantage : il laïfle à l’innocent toute fa défenfe, & il l’enleve au coupable.

Mais ce fecret fi utile en lui-même devient affreux dans notre procédure , & par l'abus que l’on en fait , & par l'étendue illimitée qu'on lui donne. La loi-qui ferme la bouche .à l’accufé , & lui laïfle ignorer ce qui fe trame contre lui, ouvre en même tems le champ à Vaccufeteur. Jouiflant de toute {a liberté, il peut s’aider de tous les confeils , fps à {on aife tous fes moyens, combiner fes mefures, drefler , diriger toutes fes batteries. Affranchi de toute contradiction , il ne trouve -aucun obftacle aux manœuvres les ‘plus cri.minelles : il capte , il pratique , il fuborne, il corrompt des témoins, & il ne rencontre -perfonne qui ait la charge de l'arrêter, C’eft le juge à la vérité qui choïfit les témoins, -mais le plus.fouvent il ne peut les nommer que fur l'indication de l’accufateur ; & cet accufateur a le droit de les faire entendre en tout tems ,.& en tout état de caufe. À cette .cruclle jurifprudence oppofons lautorité & les principes d’un des plus célébres magiftrats qui ayent honoré la nation. » La loi qui .» préfume toujours l'innocence , & qui craint .» de découvrir le crime, ne doit pas fouffrir .» que Paccufsteur puiffe tout, dans le tems .» que laccufé ne peut rien, & que la voix -» du premier fe fafle entendre , lorfque le fe> cond eft:obligé de garder un trifte & ri.» goureux filence, Si la balance de la juftice

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