Cayer commun des trois ordres du Bailliage de ***

\ Corn

impofantes, c'’eft qu'elles renferment quelque vérité. Que Votre MasesTÉ, StRE , ne foit point arrêtée par cet aveu; qu'il n’ébranle pas la généreufe réfolution de rendre à votre peuple fa liberté : il doit au contraire vous montrer le danger des abus. En s’invétérant, non-feulement ils fe multiplient , ils s’accroiflent , ils fe fortilient, mais même ils fe mêlent aux chofes les plus utiles, & s’incorporent à l’ordre public, & c'eft-là le plus haut période de leur danger: ils ne font jamais plus funeftes que lorfqu’on en retire quelqu’avantage; le bien paflager qu’ils opdlnt , devient à la fois & le prétexte de tous les maux, & l'obftacle à toute réformation. Votre pénétration, SIRE, vous garantira de cette illufon; elle faura diftinguer ce que follicite l’ordre public, & ce que réclame la liberté civile : & elle vous indiquera les moyens de concilier ces deux grands intérêts. Fn fupprimant ceg ordres abfolus, attentatoires à la liberté des citoyens , vous les remplacerez par des formes légales & tutelaires. Ainfi vous completterez votre bienfait; car nous devons vous le déclarer, SIRE , il reftera imparfait, fi, rendant à vos peuples toute la liberté que les loix leur promettent, vous abandonnez la tranquillité publique en proie aux ravages de la licence. Les partifans. intéreflés du pouvoir arbitraire, fi habiles à profiter de tous les avantages qu'on leur laifle , fauront tirer parti des défordres qui éclateront de toutes parts; ils les exagéreront encore , & peut-être dans des jours malheureux leurs murmures &