Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...

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Dès mon enfance, on m'a appris à ne priser que la sagesse et à n’estimer que les vrais sages. Vous me paraissez, monsieur, sage par excellence, et le phénix de notre siècle. Votre sublime ouvrage me l’annonce. La lecture attentive que j’en ai faite m'a ravi d’admiration; elle me fait regretter de n'être plus à l’âge où les principes se puissent exalter, puisque selon l’explication du casque donné à Isis par Mercure, il est un temps où la nature n’a plus aucune vertu efficiante. Mais je ne cesserai d’exhorter notre aimable enfant ‘ de devenir Saturne, de vous choisir pour son Mercure et je ne négligerai rien pour lui inspirer la force et le courage d'Hercule. Il en faudra sans doute pour monter au premier degré, à plus forte raison pour parvenir au troisième, mais vous saurez si bien accorder la lyre et en adoucir les sons, que le charme de l’harmonie rendra le travail plus agréable que fatigant.

« La jeune personne est digne de vos soins; elle à vraiment de l'intelligence et des sentiments. Je vois en elle une grande âme, une heureuse mémoire et un cœur excellent; ces belles qualités m’attachent singulièrement à sa petite personne, et je me fais un vrai plaisir de lui donner mes soins... Actuellement elle étudie avec beaucoup de plaisir et d'application la grammaire et les livres de géographie que vous avez eu la bonté de lui envoyer. Quant à votre ouvrage, monsieur, je le trouve, comme vous, au-dessus de sa portée... Pour moi, je ladmire sans le pouvoir comprendre, n'ayant jamais connu cette voie de lumières propres à réparer la nature, à procurer une vie ferme, longue, et exempte d’infirmités, et jusqu’à ce jour je n'avais attribué à l’âme d’autre supériorité sur le corps que celle de vaincre ses passions, de s'élever au dessus de toutes les choses basses et vaines de la terre, par le plus souverain mépris, de porter avec égalité les inégalités de la

1 Le nom de M'°e Richard de Latour n’est mentionné dans aucune de nos lettres.