Conferences en forme de catechisme : pour la jeunesse de l'un et l'autre sexe : dédiées à la raison, à la vérité. Part 1-2
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volooté, pour porter des cartouches à nos batail. Jons , qui s'avançoient en faifant un feu terrible fur les redoutes, Nos cavaliers, malgré le feu terrible de l'ennemi, s’emprellérent de porrer des fecours à leurs freres d'armes ; rien ne ralentit leur ardeur. Un d’entre eux, nommé Mandement , remplit fon fac de cartouches, fe porte au galop vers nos ba-
raillons, & leur dit: camarades, avez-vous befoin de cartouches —— Non, camarade : nous ne tirons plus ;
nous chargeons ces brigauds-là à l'arme blanche. En fe xetirapt, ce cavalier apperçoit dans an pré hait à Aix foldats d'infanterie qui gardoient un drapeau; ,Croyant que c’étoir de nos troupes, il marche vers eux avec fécuriré , & leur dit en avant d’une haie épaille : camarades, voulez-vous des carrouches è Apportez, lui crierent-ils, Ce cavalier franchit la haie ;, il reconnuc fon erreur, mais trop rard ; il étroit entouré. Rends- toi, lui dirent-ils, Ils fe faifixent des rênes de fon cheval, & s’emparerent du pallage..Ce cavalier faifant femblant de {e rendre, jecte à terre fon fac de cartouches; ces brigends là .cherit auffi-tôc les rênes pour les ramaller. :- Mandement aufli-tôt tire {on fabre, frappe de droite & de gauche ; de tous les côtés, faute [ur le -drapeau qu’il leur arrache, & fe fair jour à travers Ja haie, A peu de diffance de là il fe vit entouré par Je régiment ennemi; il le traverfe au milieu du feu & des baïonnettes; mais fe voyant pris de tous les côtés , il fut obligé de le repaffer une feconde fois, faus {e deffaifir de fon drapeau. Il diftingue le coÎonel qui étoit en avant de fon régiment; il tombe fur fui à coups de fabre, en criant à haute voix: voilà La cavalerie qui arrive pour vous charger. À peine eut-il lâché ce mot, que le régiment ennemi, £royant la cavalerie déjà au milieu de fes rangs, jetre bas fes armes, fes havrefacs, & prend la fuite, Mandement fe faifit. du colonel & abandonne le