Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (16 FÉVRIER 1790) 79

Recevez mon compliment sincère sur l’idée heureuse de votre adresse aux municipalités de votre district; elle contribue à communiquer et à propager votre patriotisme et à vous attacher par la confiance ceux qui sont destinés à vivre sous la même administration.

P.-S. — Nous sommes des réformateurs bien sévères : pas un masque à Paris! Nous ne donnons pas notre temps au plaisir : deux séances le mardi gras. (Arch. Bernay.)

XXXVII. — A R. Lindet. Le 18 février 1790.

Mon frère, la légalisation ou adhésion de votre municipalité ne peut que donner du poids à l’Adresse des habitants de la campagne. Nous en aurons un assez grand nombre pour que je vous remercie, et queje vous épargne la peine de nous en procurer de nouvelles.

Je vous félicite de ce que les environs de Bernay forment des municipalités, avec un discernement dont ne paraissent pas susceptibles grand nombre de paroisses un peu plus éloignées de vous, dans votre province. J’espère qu'on ne sera pas très difficile dans les formes, quand l'opération sera bonne intrinsèquement. Je ne serai pas étonné que toutes les élections occasionnent beaucoup de réclamations, n’y eût-il que pour mettre des bâtons dans la roue. Un M. le baron de Marguerittes (1), député, a été en son absence, nommé maire de sa ville : cinq cents signataires réclament et attestent que tous les bulletins étaient de la même écriture. Une telle réclamation n’est pas agréable, quelle qu’en soit l'issue.

On a fait aujourd’hui la lecture du procès-verbal général de la division des départements et des districts.

(1) Jean-Antoine Tissier, baron de Marguerittes, premier consul maire de Nîmes, député de la noblesse de ia sénéchaussée de Nimes.