Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

78 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

de cette nouvelle tentative, soutenue par grand nombre d'habitants de la capitale.

Nous avons à répondre au conclusum des princes allemands qui dénoncent nos décrets au Corps germanique. Heureusement les publicistes allemands ont d’autres questions à résoudre, ce qui nous rend un peu plus difficiles à réfuter.

L'ordre de Malte soudoie des plumes pour se défendre. Il. a réclamé des Adresses de quelques villes de commerce, mais ce corps anticonstitutionnel, qui perpétuerait la destruction des nobles, ne pourra échapper à la proscription générale des moines ; il devra s’estimer heureux, s’il obtient quelques secours pécuniaires pour le main tenir dans son état.

Quelquefois les malades ne veulent pas voir les médecins, ni prendre un nouveau régime pour recouvrer leur santé: il est de même des esclaves : l’ habitude de la servitude leur fait perdre jusqu'au désir de la liberté et leur fait négliger les moyens de l’assurer, s'ils Pont obtenue. J'apprends avec quelque regret que les nouvelles mairies sont deférées dans presque tous nos cantons aux nobles et aux ecclésiastiques; il y en a trop pour ne pas craindre qu’on n’enferme quelque loup dans la bergerie. Je refais un habit neuf à votre mémoire sur les treizièmes, pour le reproduire dans un comité particulier qui pourrait influer plus que le Comité de féodalité.

Il est des vérités avec lesquelles on ne se familiarise

qu'après les avoir vues sous tous les aspects. Je désire bien qu’on se familiarise avec celles que vous avez présentées d’une manière si lumineuse. - Je ne sais si la Caisse d’escompte balance à se charger des assignats sur les biens du clergé, ou si elle désire mettre plus de solennité à leur émission pour les accréditer; tout ce que je sais, c'est qu’on aurait beaucoup gagné à les répandre sans intermédiaire.