Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (18 FÉVRIER 1700) 81

prés Laïgle, qui ont protesté devant notaire contre la signature qui leur a été surprise : une lettre de M°° d'Epinay Saint-Luc à la municipalité de Rugles, dans laquelle elle la rassure sur la pureté de ses intentions et de celles de son mari, en présentant cette adresse pour le plus grand bien du peuple : une lettre de M. d'Epinay SaintLuc jointe, pour preuve que l’adresse est écrite de sa main. Ces diverses pièces sont renvoyées au Châtelet, avec injonction au procureur du roi d'en poursuivre d’office les auteurs, fauteurs et adhérents.

Ce nom pourrait inquiéter quelques personnes auxquelles vous préndrez peut-être intérêt. Je crois qu’on fera plus de peur que de mal.

Je voulais vous parler de l'affaire de M. de Favras, mais je ne sais si je serai sûr du jugement avant l'heure de la poste. D’après des conversations avec des membres du Châtelet, j'estimais impossible qu’il fût condamné à mort. Hier au soir, à la fin de la séance, on m’assura qu'il était condamné à être pendu. On me le répète ce matin. Je crois qu'il le mérite bien, personnellement, mais je doute que les juges aient pu l’y condamner.

La garde était commandée cette nuit pour une expédition qui a eu du succès : on a arrêté sept contrefracteurs de billets de la Caisse d’escompte et faux monnayeurs. Donc, la police se fait assez bien à Paris; donc aussi il y a bien eu de grandes inquiétudes sur le sort de la Caïsse d’escompte, contre laquelle on murmure singulièrement.

Il a été décrété : qu’il y aurait une différence entre l'estomac d’un bénédictin et celui d’un capucin; que le traitement des mendiants ne serait pas le même que celui des rentiers; mais le taux de leurs pensions n'est pas HE)

L'affaire de Béziers et autres analogues ont occasionné un projet de loi qui a été lu, concernant la réquisition de

(x) Cf. le texte du décret, érdigé par Barnave.