Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

INTRODUCTION VII

maire, et maintient ses opinions religieuses et spiritualistes, en face du matérialisme des hébertistes.

. Concilier les maximes de l'Évangile avec les principes d'égalité et de liberté politiques, tel fut le rêve politique et social de Th. Lindet. Son cachet épiscopal présente d’ailleurs le symbole de samission telle qu'il l’envisageait. A la gauche du cachet, en avant d’un faisceau d’emblèmes religieux, un livre ouvert sur lequel est écrit : . Évangile ; à droite, devant un autre faisceau d’emblèmes agricoles et civils, un second livre portant ouvert ces mots : Constitution. Au-dessus le nom : R. T. L.

[éveide 1] l'Eure,

Tout lecteur de bonne foi qui aura lu ces lettres appréciera la sincérité de l’évolution politique et religieuse qui se produisit dans l’âme de ce digne prêtre, aussi remarquable par la pureté de ses mœurs que par la fermeté de son attitude. On pourra admettre ou repousser ses idées religieuses, mais nul ne saurait le blâmer d’avoir écrit ces lignes : « Ce n’est pas la religion que la politique proscrit, c’est le luxe, l'ambition, les richesses, la puissance, l'influence des ministres de la religion. » Thomas Lindet prit une part active à la lutte contre le fédéralisme dans l'Eure. De concert avec Du Roy, le futur martyr de prairial, député de l’Eure, également originaire de Bernay, il apportera son concours à l’œuvre de pacification accomplie par R. Lindet. Sincère montagnard et ennemi des excès de la Terreur, il applaudit au 9 thermidor, mais nous, le voyons, dans sa correspondance, déplorer bientôt la fin de l’élan révolutionnaire et la démoralisation de la nation par le parti thermidorien triomphant,