Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (10 JANVIER 1790) 39

sans cesse livré à des frayeurs et à des inquiétudes, mais il est calme et tranquille; peut-être la défiance est-elle le seul moyen d'entretenir la tranquillité et la sûreté. (Papiers R. Lindet.)

XVIII. — Aux officiers municipaux de Bernay. Le 10 janvier 1700.

Messieurs, il a été présenté, à l'assemblée des députés de la province de Normandie, un grand nombre de plans de division, qui ont été discutés, examinés et rejetés, entre autres un plan qu’on dit avoir été présenté par les prétendus députés extraordinaires de la moyenne Normandie et du chapitre de Lisieux. Plusieurs députés des villes de Normandie se sont présentés et ont été entendus. Ceux d’Orbec ont fait imprimer leur pétition et n'ont pas demandé la parole. Ceux de Lisieux se sont contentés d’insister auprès du Comité de constitution, qui a à rendre compte de leur prétention. Des raisons particulières m’obligent de vous rendre compte de ce qui s’est passé dans les assemblées de la province avant que l’Assemblée nationale ait porté son décret.

Les députés à l’Assemblée nationale étaient assez pénétrés de la nécessité de ne consulter que l'intérêt général pour que l’on ne craigne pas de les voir sacrifier les convenances générales à des intérêts locaux; il m'est aisé de démontrer qu'ils n'ont pas trompé l'attente publique.

La nature semblait désigner les limites du département de Rouen; on n’avait de bornes à lui fixer que d’un seul côté ; il en était de même du département de Cotentin. Caen se trouve si heureusement placé qu’il n’était pas possible de lui assigner d’autres limites. Le reste de la Normandie devait nécessairement former les deux départements; il ne s'agissait plus que de prendre le