Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

46 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

et j'espère que celui de Lisieux ne l’imitera pas ou que sa convocation sera sans effet. Le clergé de Lisieux ne se prêtera pas à des démarches antipatriotiques.

Des considérations particulières m'ont déterminé à vous écrire cette lettre et à vous y exposer mes véritables sentiments : peut-être cet exposé viendra-t-il à la connaissance des ennemis du bien public. Je rends avec la plus vive satisfaction cet hommage à ma patrie; elle n’en renferme pas dans son sein, mais j'ai lieu de penser qu'il en existe dans les lieux peu éloignés. Puissent-ils préférer de prendre part au bonheur espéré de la nation plutôt que de nourrir dans l’obscurité le cruel désir de déchirer le sein de la patrie et de se venger de ses défenseurs! Les lâches peuvent commettre un crime, mais ils ne peuvent bouleverser l'État. Soyez convaincus, je vous prie, de l’entier dévouement et du respect avec lequel j'ai l'honneur d’être, etc. (Arch. Bernay.)

XIX. — Aux mêmes, Sans date, maïs oratsemblablement du 10 janvier.

Messieurs, voilà un décret sur les assignats (1) dont ce projet (2) vous donnera l’idée à peu près correcte. Vous y trouverez la réponse à plusieurs de vos questions. On n’a pas voulu traiter un article proposé pour fixer les formalités à remplir par les municipalités qui désirent acquérir les biens du clergé. Je crois qu'on peut en attendant proposer au Comité établi pour la vente des biens ecclésiastiques un projet d'acquisition qui ne contienne pas une obligation expresse, et qui désigne les biens qui sont jugés le plus à la convenance sans égard à ce qu'ils appartiennent à l’abbé, aux religieux et aux religieuses: il n'y a que ces dernières qui peuvent encore faire difficulté.

(x) Voir l’article 12 de la loi des 19 et 21 décembre 1780. (2) Nous n’avons pas ce projet.