Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

48 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

quiconque en sera porteur deviendra malgré lui le défenseur de la Révolution, C’est un moyen de se réconcilier avec ses plus cruels ennemis.

Voilà de l'ouvrage fait. On pardonnera d'avoir interrompu l’ordre judiciaire. Cette interruption a eu encore un autre avantage, celui de laisser mürir les opinions. Je doute qu’on soit en état de reprendre cette affaire lundi; on pourrait achever le clergé ou les droits féodaux.

Une excellente raison pour faire différer les articles qui concernent le traitement du clergé : si l’on veut faire payer l’année 17090 par quartier et d'avance, il n’est pas prudent de prononcer bien vite ce décret, puisqu'on n’a pas de quoi payer. (Arch. Bernay.)

XX. — Aux mêmes. Le II janvier.

Messieurs, ma lettre n’a pu être finie hier assez tôt pour la poste, elle ne partira que demain. Les partisans de l’ancien régime ont fait l'impossible pour justifier la chambre des vacations de Rennes. L’Assemblée à duré jusqu’à sept heures et s’est terminée par un décret qui porte que l’Assemblée nationale, improuvant la conduite des magistrats de la chambre des vacations du parlement de Rennes, et les motifs qu’ils ont allégués pour leur justification, déclare que leur résistance à la loi les rend inhabiles à exercer aucunes fonctions de citoyens actifs, jusqu'à ce que, sur leur requête, présentée au Corps lègislatif, ils aient été admis à prêter serment de fidélité à la Constitution décrétée par l’Assemblée et sanctionnée par le roi; et, en exécution du présent décret, l’Assemblée ordonne que lesdits magistrats seront mandés à la barre pour l'entendre par l'organe de M. le Président.

Les ennemis de la liberté publique avaient fomenté une insurrection à Versailles ; ils avaient travaillé dans Paris : ils espèrent encore trouver quelques appuis dans