Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.
INTRODUCTION. XXXI
Mais l'exil ne lui avait fait rien perdre de l'étendue et de la pénétration de son esprit; on en a pour preuves les lettres qu'il écrivit de Philadelphie et de New-York à lord Lansdowne, et que le petit-fils de celui-ci, le marquis de Lansdowne, ancien gouverneur du Canada, actuellement vice-roi des Indes, a bien voulu nous permettre de publier d’après les originaux".
Dans notre prochain volume, nous retrouverons Tal-
le yrand ministre desrelationsextérieures du Directoire”,
Adieu, ne causerai-je donc pas une fois encore, avec vous avant la vallée de Josaphat? Il y a des moments où, malgré mon profond dégoût de la vie, je suis encore assez aimable; alors je pense que j'ai appris cette langue de vous, mais avec qui la parler? Adieu, êtes-vous heureux? Avec un esprit si supérieur, n’allez-vous pas quelquefois au fond de tout, c’est-à-dire jusqu'à la peine? Moi, je voudrais me distraire, mais j'en ai perdu le pouvoir et bien aussi l'occasion. Ce qui me fait surtout mal, c'est l'idée que je nuis à mes enfants; soulagez-moi de cela si vous le pouvez, alors je joindrai ce service à notre dernier entretien, et tout l'intervalle qui le sépare sera comblé.
« Adieu encore une fois, je ne sais finir qu’ainsi avec vous. »
1 Nous prenons la liberté de recommander aux amateurs d'autographes de faire grande altention à ceux de Talleyrand. Ce diplomate consommé à eu dans sa vie bien des secrélaires, depuis l’habile Desrenaude, à l'agence générale du clergé, jusqu’au bon Colmache, à l'ambassade de Londres. Il en est un entre autres, Perrey, qui imitait dans la perfection son écriture. « Ce Perrey, dit M. Boulay de la Meurthe, appelé en 1806 près de Talleyrand comme secrétaire particulier et congédié en 1826, ne cessa, dès ce moment et jusqu’à sa mort (1848), d'exercer un véritable chantage envers son ancien maitre, et ensuite envers madame de Dino. Dans une lettre adressée le 3 avril 1852 au Moniteur, M. de Bacourt, exécuteur testamentaire du prince de Talleyrand, déclare retenir des preuves matérielles que Perrey a contrefait l'écriture et même la signature de Talleyrand. » (Voir Les dernières années du duc d'Enghien, par le comte BouLay DE La Meurtxe, 1886.)
? Le Directoire exécutif, dont la présidence était alternative et ne