Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

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d'acheter les conseïls des jurisconsultes, de payer leur travail: ce que je voudrois, ce seroit d'empêcher les citoyens d’entamer un procès douteux, dans lequel un avocat leur promet quelquefois un succès qu'il n’espère pas lui-même. A ces conseillers mercenaires, que je regarde comme une peste, dont les ravages sont dautant plus grands, qu'un. prince n'a pas songé à les arrêter; il faudroit que l'Etat substituñt, à ses frais, un certain nombre de gens habiles et désintéressés, qui, consultés parles. parties, avant uu premier éclat, leur exposeroient naivement et gratuitement l'injustice ou l'équité

de leurs prétentions; et, par les craintes

ou les espérances qu’ils leur donneroient, les engageroïent à renoncer à leur dessein, ou les encourageroient à la suivre. Cette espèce de tribunal seroït d'autant plus utile, qu'il feroit échouer la plu-

part des passions qui divisent les hommes, et les détruiroit d'autant plus aisément,

que ces passions, encore naissantes, Wat xoient pas eu le temps de prendre ce degré