Correspondance politique et confidentielle inèdite de Louis XVI, avec ses frères, et plusieurs personnes célèbres, pendant les dernières années de son règne, et jusqu'à sa mort

282 CORRESPONDANCE

Cette querelle a été examinée et discutée sous tous ses rapports et sous tous ses points de vue. Les Américains ont eu constamment des défenseurs aussi zélés que distingués par leurs lumières et leur courage. Une partie de la nation a sans cesse appuyé la cause des colonies : il est même des citoyens de tous les états, qui, loin de les regarder comme criminels de lèze-majesté, ont au contraire accusé de ce crime les membres du parlement, qui, pour remplir les engagemens pris avec le ministère, ont applaudi à la persécution qu’on a fait éprouver à l'Amérique, parce qu’ils lont regardée comme une tyrannie, comme une subversion de la constitution britannique. Or, si les Anglais eux-mêmes ont osé justifier les Américains; s'ils l'ont osé impunément au milieu de l'assemblée nationale, dans des écrits publics et avoués; s'ils n’ont pas été dénoncés comme iraîtres à leur patrie; comment le ministère anglais peut-il dénoncer le roi comme le plus perfide des souverains, comme une portion notable de la nation anglaise ? »