Čovek i inventivni život

Boxuxzap IT. M. Aypauñ

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mise à profit par l'organisme qui les produit. Certes. l’acide carbonique n’est pas produit en vue de quelque participation dans le mécanisme de la régulation de la respiration. Mais le centre respiratoire s'est edapté, ou mieux s’est organisé de façon à régler par son intermédiaire la ventilation pulmonaire. Si la production d’acide carbonique est sans rapport causal avec le rôle qu'il a dans le mécanisme de la ventilation pulmonaire, on ne peut imaginer qu'il en soit de même du mécanisme qu il tient sous sa commande. Car dans ce cas on serait amené à attribuer au jeu du hasard tous jes nombreux mécanismes physiologiques, ce qui est inconcevable. La science admettrait-elle le miracle à condition qu'il soit dépourvu du charme de la poésie ?

Au sujet du rôle du hasard, la réflexion suivante s'impose. Si le hasard a produit au cours de l’évolution le moteur museulaire, l’appareil de la vision, la lumière froide du ver luisant, la pompe cardiaque, le mécanisme du vol des oiseaux et leur sens d'orientation, et la pénicilline, et les anticorps, et tant d’autres choses qui dépassent nos inventions, on se demande s'il ne vaudrait pas mieux, au point de vue pratique, au lieu d’une science rationnelle, organiser un jeu de pur hasard, où l’on combinerait n'importe quoi de n'importe quelle façon, d’autant plus que le nombre de ces combinaisons serait illimité par rapport aux procédés d’une science rationnelle. Cependant même en employant une sélection supérieure à celle de la nature, il est fort douteux que cette méthode nous rapprocherait des réalisations du monde vivant.

Ce qu'il faut réfuter catégoriquement. c’est la croyance que l’étude physico-chimique épuise le problème biologique, que la vie est de nature purement physico-chimique dans le sens ordinaire, par le fait que cette mécanique y est impliquée. Comme le remarque Niels Borr, on ne pouvait s'attendre par l’application à la vie des méthodes de la physico-chimie à découvrir autre chose que de la physico-chimie.

La différence fondamentale entre le monde physique et la vie se reflète évalement dans le sort des théories générales émises à leur sujet. En physique, les théories bien fondées ouvrent tout à coup de larges horizons sur la compréhension des phénomènes ; une quantité de faits disparates se trouvent reliés, casés, expliqués. Il en fut ainsi de la théorie de la gravitation universelle qui mit de l’ordre et de la simplicité harmonieuse dans les cieux et expliqua une foule de faits qui vinrent se ranger par la suite sous son égide. De même la théorie des ions trouva dans les faits de nombreuses confirmations, pour arriver à dominer en chimie et en physique. Ces théories au lieu de partager les savants en camps adverses les rallièrent à l’unanimité. En biologie il n’y a que les théories concernant le côté physique ou chimique de la vie, comme le sont les théories de la conser-