Čovek i inventivni život

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question de la nature des instincts : ce ne sont rien d’autre que des réflexes actionnés par des excitants externes. De même que l’excitation d’une grenouille décapitée provoque des mouvements de défense, une araignée, dans certain état physiologique et dans certaines conditions extérieures, tissera sa toile, tandis que l’abeille fabriquera ses cellules de cire. Il y a chez les insectes, dont la technique souvent ne cède en rien à l’art de nos ingénieurs, autant d'intelligence que chez une grenouille sans tête, qui d’une patte enlève le lambeau de papier-filtre imbibé d'acide et collé sur l’autre patte. Encore faut-il dire qu'il s’agit dans la plupart des instincts de succession de réflexes, souvent d’une extraordinaire complexité. Et s’il y a des instincts sans utilité, fait sur lequel insiste E. RaBau», force est de reconnaître qu'il y en a dont l’utilité et même la nécessité sont à tel point frappantes qu'on a été porté à les assimiler à des actes conscients.

La nature mécanique des instincts est démontrée par le fait que l’on peut les susciter dans des conditions où ils n’ont aucun rôle à remplir, et où, au lieu d’être utiles, ils peuvent devenir nuisibles. Tout le monde connaît l'exemple des insectes se précipitant vers la flamme d’une bougie. Une araignée, comme l’a montré E. RaABAUD, est attirée par les vibrations d’un diapason posé sur le bord de sa toile, tout comme par la présence d’une mouche, et tout comme elle aurait fait de celle-ci, elle enveloppe les branches de métal dans un ruban de soie qu'elle sécrète. Dans ce cas l'instinct a fonctionné à faux, il a été trompé pour ainsi dire, mais on ne peut en conclure que les instincts sont des réactions quelconques, qu'ils ne sont pas au service de l'être vivant, car en général ils sont tellement coordonnés dans l’ensemble du mécanisme de la vie, qu’ils en sont une fonction indispensable comme celle d’un organe dans le fonctionnement physiologique. Ce qui frappe l'observateur, c’est précisément leur caractère d'invention intelligente. Et ce n’est pas parce qu'ils peuvent être déjoués dans certaines circonstances naturelles ou expérimentales, qu’on peut leur refuser toute fin utile à leur origine. Ce n’est pas parce que l’on peut faire rendre à un distributeur automatique une tablette de chocolat à l’aide d’un faux jeton, que l’on est en droit de conclure que cette invention n’a rien de raisonnable.

On a beaucoup exploité l’assertion de J.-H. FABre au sujet de cette guêpe qui immobiliserait sa proie en Jui injectant à travers les téguments, exactement dans un ganglion nerveux, le venin qu’elle élabore. Il paraît actuellement bien établi que la guêpe enfonce son aiguillon au hasard et qu'il n’est pas nécessaire qu’il atteigne un centre nerveux pour que le venin exerce son action. Lorsque je croyais à l’affirmation de FABRE, je n'étais pas émerveillé outre mesure par cette guêpe qui, n’ayant jamais vu le ganglion, savait, sans l’avoir appris, le localiser du premier coup. Aussi maintenant que cette fausse observation est éliminée,