Čovek i inventivni život

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LD 53

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le résultat d’une lutte pour l’existence. Cette lutte est de tout moment, elle influe sur l’évolution, mais elle n’en est point la cause. Il est difficile d'admettre que si les êtres vivants les plus simples qui existaient seuls à une certaine époque avaient eu assez d'espace et de nourriture, et qu'il en fût ainsi jusqu’à présent, ils seraient encore les seuls représentants du monde vivant. On a l'impression que si ces êtres primitifs ont évolué de facon à aboutir à l’homme, ce phénomène est quelque chose de plus que le résultat de luttes imposées par la famine et la misère. Dans l’abondance le monde vivant serait resté indigent, tandis que la misère aurait produit la plus grande richesse dont s’enorgueilht la nature |

Non sevlement la lutte pour l'existence n’a pas été la cause de l’évolution, mais, croyons-nous, elle ne lui fut même pas avantageuse. Sans cette lutte l’évolution aurait pu manifester dans toute son ampleur les tendances que la vie porte en ellemême et qui ont réussi à se frayer leur voie à travers mille obstacles d’une lutte incessante qui a laissé son empreinte sur le monde vivant.

De même, on ne nous fera pas croire que si l'humanité avait été libérée des soucis de l'existence matérielle, il n'y aurait pas de penseurs profonds, de chercheurs passionnés de la vérité, d’inventeurs désintéressés, de travailleurs acharnés dans tous les domaines de la réalisation de la pensée humaine ; autrement dit, qu'il n’y aurait pas de civilisation sans cette lutte de tout instant, dont précisément la civilisation s’efforce de'nous soulager.

Ne trouve-t-on pas dans l’évolution matérielle de l'humanité ce même idéal qui a donné à l’évolution du monde vivant un caractère de perfectionnement et de progrès qui ne coïncident pas toujours avec les intérêts de conservation et de défense ? L'évolution technique de l'humanité est-elle dictée et dirigée uniquement par des intérêts de sécurité, de bien-être, de sauvegarde des hommes ? Sans doute de nombreuses réalisations techniques, disons la plupart même, ont ces effets utilitaires. La vie humaîne serait impossible sans un certain exercice du génie technique de l’homme. Mais, d’autre part, il est aisé de reconnaître que ce n’est pas ce côté utilitaire qui est le vrai mobile, l'impulsion vers les réalisations techniques, les inventions et les découvertes. Non seulement la science pure mais la technique aussi a au fond un caractère idéal de savoir et de réalisation. Résoudre un problème, montrer une nouvelle possibilité mécanique, vaincre des difficultés matérielles, enrichir l'invention humaine, voilà ce qui est l'essentiel dans l'esprit créateur de l’homme. Sans doute l'invention est guidée aussi par des problemes humains proprement dits, par des fins utilitaires et bienfai santes, comme par tout autre problème à résoudre. Mais ce qui inspi-e surtout l'esprit d'invention, c'est celle-ci elle-même, c’est