Čovek i inventivni život

D 1) (Se)

Boxuaap I. M. Aypuuf

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ou qui, trompés par une odeur, vont pondre ailleurs que sur le substratum convenable ; des dysharmonies nombreuses, comme celles des fleurs-pièges qui capturent et tuent les insectes fécondants, voisinent avec de merveilleuses constructions. »

Je crois que l’on ne pourrait mieux caractériser un côté de l'intelligence humaine et de son activité que par ce que l’on vient de lire au sujet des imperfections du monde vivant. Ce ne sont pas les innombrables défaillances que l’on peut surpendre dans le monde vivant qui peuvent lui enlever le caractère d'’intelligence qu il porte ostensiblement. Car tout ce qui vient d'être dit de la nature s'applique d'une façon parfaite à l’activité intelligente de l'homme. Est-elle toujours logique et économe ? L'intelligence humaine n'alterne-t-elle pas les constructions et les destructions ? Se complaît-elle toujours à des solutions simples et pratiques ? N'y a-t-il pas dans les sociétés humaines d’inutiles commensaux choyés et nourris ? Ne ressemblons-nous pas trop souvent, par nos actes conscients irraisonnés, à l'insecte qui se brûle les ailes à la flamme qui l’attire ? Les services qui nous sont rendus sont-ils toujours récompensés ?..

Pour reconnaître une raison à la nature, nous voudrions qu’elle fût plus raisonnable que nous-mêmes.

Les imperfections du monde vivant n'en exeluent pas le caractère d'invention intelligente, pas plus que les défaillances de l'intelligence humaine ne peuvent nous amener à douter de sa réalité. Pour nous, les absurdités du monde vivant, qui côtoient des manifestations de génie, sont une preuve de plus à l'appui de la thèse que nous soutenons, à savoir que tout le monde vivant procède d’une puissance inventive en tout semblable à l’intelligence humaine, ayant toutes ses qualités et toutes ses imperfections, sa force et ses défaillances.

Il est vrai que les inventions biologiques sont souvent très compliquées et qu'elles pourraient être plus simples. Il y a des exemples de leur simplification graduelle tout comme pour les inventions techniques. Toutefois lorsqu'on compare ces deux inventions, il faut tenir compte que les inventions biologiques sont surtout des remaniements de ce qui existait déjà, des adaptations, en un mot du «retapage», tandis que les inventions humaines ne sont pas autant tenues matériellement à conserver la continuité avec ce qui existe déjà. L'être vivant est compliqué parce qu'il est remanié. Aussi est-il plutôt un témoignage d'’invention adaptative que d'invention créatrice libre. Sa valeur n’en est pas moindre au point de vue technique. Car il faut plus d’ingéniosité pour créer du nouveau par remaniements que de toutes pièces.

Rappelons que l'invention humaine procède dans un certain sens de la même facon, d’où sa tendance à traîner à sa suite inutilement ce qui lui a été légué par le passé. Les premiers