Čovek i inventivni život
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il est possible d’imaginer que ce problème aurait été résolu en technique biologique, considérant les réalisations biologiques qu’on aurait pu tenir pour impossibles, tel le cristallin, formé de cellules et d’une transparence complète, se nourrissant sans être pourvu de vaisseaux sanguins.
Quelles que soient les raisons pour lesquelles la roue n’est pas employée en technique biologique, on a judicieusement remarqué (1) qu’elle présenterait de graves inconvénients si elle était employée dans la locomotion animale. La roue, en effet, exige une route, une surface aplanie, rarement réalisée dans la nature, surtout par rapport à la taille de la plupart des animaux, qui se déplacent en général sur des terrains très accidentés pour eux. On sait que pour les véhicules destinés à circuler hors des routes, on s’ingénie à éviter les inconvénients de la roue, comme dans l’autochenille, et qu’en somme c’est un système mécanique bipède ou quadrupède qu'il faudrait inventer, puisque l’homme et des animaux parviennent par leurs propres moyens à se déplacer sur des terrains absolument inaccessibles à d’autres moyens de locomotion que ceux dont la nature les a dotés.
Ce que nous trouvons réalisé chez les êtres vivants relève d’une technique de même nature que la technique de l’homme, supérieure souvent à celle-ci, ingénieuse, inventive, reposant sur la connaissance approfondie des éléments qu'elle combine dans ses systèmes mécaniques, connaissance à ce point parfaite qu'on dirait, pour les réalisations biochimiques surtout, que la matière se connaît elle-même et qu’elle sait tout ce qu’elle peut donner pour répondre aux exigences de l’évolution biologique.
Les réalisations biologiques sont des inventions dans le sens des inventions humaines ; elles ont tous les caractères de produits d’une intelligence, d'un génie de même ordre que le génie inventif de l’homme. On ne réussira à leur donner le caractère de produits du déterminisme mécanique que dans la mesure où on pourra le faire pour l'intelligence humaine et ce qu'elle réalise dans le monde matériel.
L'invention biologique n’est pas parfaite ni infaillible. Les imperfections et les absurdités ne manquent pas dans la nature vivante, «Cette Nature, dit Cuénor (1), n’est ni logique ni économique ; elle se complaît aux solutions compliquées, alors qu'il en est de très simples et de très efficaces (cas des fleurs entomophiles) ; elle alterne les constructions et les destructions (perte des ailes chez les Insectes et les Oiseaux) ; à côté des instincts raffinés et prévoyants, on en voit de stupides, comme ceux des Fourmis qui choient et nourrissent leurs inutiles commensaux, comme ceux des Insectes qui se brûlent aux lumières
(1) G.-L. TAVERNE. Aviation naturelle. Paris, Doin et Cie, 1931. (1) Cuénor. La genèse des espèces animales. Alcan, Paris.