Danton
DANTON 21
apprit l’anglais et le sut assez pour converser familièrement dans cette langue. Il apprit l'italien et lut Dante. On a le catalogue de sa bibliothèque : le choix de ses livres dénote la culture la plus variée. Il était passionné pour la lecture; il possédait tous les philosophes du xvin° siècle et il y avait en lui quelque chose de l'âme de Diderot. Par dessus tout, il aimait Corneille, et il se rencontre, en effet, je ne sais quoi de cornélien dans son éloquence et dans sa vie. .
Ses études classiques lui étaient encore assez présentes en 1787, pour qu’il pt se tirer avec honneur d’une épreuve aussi difficile qu'imprévue. Les avocats aux conseils, ses collègues, en l’installant, lui demandérent malicieusement d’improviser séance tenante un discours en langue latine sur la situation morale et politique du pays dans ses rapports avec la justice. Danton n’hésita pas : il prononça une harangue toute cicéronienne où il épouvanta les plus âgés de ses auditeurs par la condamnation du despotisme et l’annonce d’une révolution prochaine. Son savoir égalait son patriotisme.