Danton
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ennemis de la patrie. Pour les vaincre, il vous faut de l'audace, encore de l’audace, toujours de l’audace et la France est sauvée! » Il voulait tourner contre les Prussiens ces épées déjà tirées. Il était trop tard : une bande de fanatiques exerçait déjà une justice plus que sommaire sur les royalistes enfermés dans les prisons. |
Les esprits étaient si désorientés qu’on laissa faire et qu’on ne comprit qu’ensuite la honte de cette vengeance, que les Girondins excusèrent d’abord, justifièrent presque. Les collègues de Danton voulaient fuir, se retirer dans le midi: Danton contint sa douleur, resta ferme à son poste, et y retint le faible Roland. Fallait-il, à cause de ces faits, si déplorables qu’ils fussent, renoncer à la Révolution et, pour ainsi dire, à la France ?
Plus tard, les Girondins, pour perdre Danton, lui attribuèrent la responsabilité de massacres, que, seul, il avait prévus et tenté de prévenir. Il dédaigna ces calomnies ; il ne songea qu’à la France ; il tendit la main à ces dénonciateurs passionnés, il leur offrit de s’unir à lui pour