Danton

68 * DANTON

Voici d’abord, d’après les notes intimes du conventionnel Courtois (de l’Aube), quelques échos des causeries fortes et animées par lesquelles il ravissait ses amis (1).

« Il faut, disait-il, qu’un vrai patriote, en révolution, fasse le bien et l’oublie à peu près comme l’autruche qui dépose ses œufs dans le sable sans s’inquiéter de leur sort. »

Il n’ambitionna jamais, dit Courtois, de passer pour le principal moteur d'aucune affaire dééclat. Satisfait d’avoir donné à ses collègues, en mille occasions, des moyens de salut public dont ils pouvaient faire usage sans le nommer, il en cédait volontiers l’honneur au premier qui voulait s’en emparer.

Il disait, au sujet des exécutions capitales, que, quand on allait en riant au supplice, il était temps de briser la faux de la Mort.

« Heureux l’homme, disait-il encore, dont la conscience, en mourant, n’a jamais calomnié la viel »

(x) Le texte intégral de ces notes a été publié par M. le D: Robinet dans la Révolution française, revue historique, année 1887.