Deuxième livre bleu serbe : 1916
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révolutions ayant abouti à la formation du royaume de Serbie actuel. Dans les questions intérieures ct sociales, ces départements ont joué un rôle aussi important que dans les questions nationales. Ils ont été les champions du régime constitutionnel et des libertés. Le Gouvernement de la Serbie occupée les appelle radicaux pour donner à sa conduite l'apparence d’une action dirigée contre les destructeurs du régime qu'il voudrait établir, qu’il a toujours représenté comme le régime idéal, et qui est en réalité un régime de violence eL de réaction. Le Gouvernement austrohongrois maintient ce régime de terreur par un moyen employé déjà antérieurement el ailleurs — par l’exploilation et l'exaltation artificielle du fanatisme religieux des Musulmans. Dans toutes les parties de la Serbie où des Musulmans se trouvent mèlés à des Chrétiens, l’Autriche-Hongrie les a armés contre les Chrétiens.
Ayant été par la frontière grecque en contact direct avec les territoires occupés par les Bulgares, nous sommes à même de donner plus de détails sur leurs méthodes simples et brutales — meurtres, tortures physiques, etc., sans enquête ni jugement, crimes commis par les comitadjis bien connus. Les Bulgares continuent surtout à poursuivre le but recherché du temps de la domination turque en Macédoine : transformer ethniquement en Bulgares les habitants des territoires conquis par la Serbie en 1912 et en 1913. Là se irouve la cause du régime de terreur qui a fini par susciter, au mois de juin de cette année, un soulèvement dans le pays de Porefch. Certains documents, rapportés ici, sont édifiants quant à la déportation des adultes, des femmes et des enfants. Ils démontrent qu'on a maltraité à tel point les déportés que la mort parfois s’en est suivie.
L'expression inlernement à Sofia est en usage chez les Bulgares pour désigner la déporiation. En vérité, les habitants de la Macédoine prennent cette expression pour synonyme de meurtre. D'apres eux la victime est embarquée pour Sofia etsouyent tuée en route. Sans pouvoir affirmer l’absolue exactitude de cette graye accusation, nous devons reconnaître qu’elle n’est pas sans fondement.