Éloge de Vergniaud : discours de rentrée prononcé à l'ouverture des conférences de l'ordre des avocats de Bordeaux, le 4 janvier 1875
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elle est la dernière force et le suprême espoir de la patrie, après avoir conjuré ses collègues « dans la crise épouvantable où la nation fixe des yeux inquiets sur eux, d’ajourner après la guerre leurs bruyantes querelles, leurs misérables dissensions, et de déposer auprès de l'autel de la liberté leur orgueil, leurs jalousies : leurs passions, » il examine les actes du pouvoir exécutif, et il établit qu'aux termes de la Constitution, se mettre à la tête d’une armée étrangère, ou ne pas s'opposer à une telle entreprise exécutée en son nom, c’est, pour le roi, la même chose; et que, faire l’un ou omettre l’autre, c’est abdiquer la couronne. « C’est au nom du roi que les princes français ont tenté de soulever toutes les puissances contre la nation; c’est pour venger la dignité du roi que s’est conclu le traité de Pilnitz, et que s’est formée l’alliance monstreuse des cours de Vienne et de Berlin; c’est pour défendre le roi qu’on a vu accourir à la hâte, sous les drapeaux de la rébellion, les anciennes compagnies des gardes du corps; c’est pour venir au secours du roi que les émigrés sollicitent et obtiennent de l’emploi dans les armées autrichiennes, et s’apprêtent à déchirer le sein de la patrie; c’est contre la nation, ou l’Assemblée Nationale seule, et pour le maintien de la splendeur du trône, que le roi de Bohème et de Hongrie nous fait la guerre, et que le roi de Prusse marche vers nos frontières ; c’est au nom du roi que la liberté est attaquée... Enfin tous les maux qu’on s'efforce d’accumuler sur nos têtes, tous ceux que nons avons à redouter, c’est le nom seul du roi qui enest le prétexte ou la cause. » Puis il se demande si le roi «a rempli, pour la défense de l'État, le vœu de la Constitution, s’il a fait l'acte formel qu’elle lui prescrit : O Roi! s’écrie-t-il alors, tenant suspendue à sa parole l’Assemblée frémissante, était-ce nous défendre, que de n’opposer aux soldats étrangers que des forces dont l'infériorité ne laisse mème pas l'incertitude de leur défaite? Était-ce nous défendre, que d’écarter des