Entre slaves
LA SERBIE EN 1835 413
question bulgare. Celui-ci, en effet, se souciait si peu du sort de la Bulgarie qu'il dit quelques jours après le 18 septembre à un personnage bulgare : « Ah! je ne comprends pas pourquoi la Turquie ne marche pas contre vous! »
Deux mois plus tard, c’est-à-dire après la victoire des Bulgares sur les Serbes à Slivnitza, tout changeait et un rapport diplomatique russe, adressé de Vienne à Saint-Pétersbourg, quelques jours après la guerre serbo-bulgare, signalait le fait : « Depuis quarante-huit heures, le comte Kalnoky s’est transformé. Il n’est plus le même. Le succès des Bulgares lui a donné l’idée de déplacer ses batteries. Il y a huit jours, la personne de Battenberg lui était indifférente. Il n'en est plus ainsi aujourd'hui. »
Mais à l’époque dont nous parlons, c’est-à-dire à la fin de septembre 1885, le comte Kalnoky jugeait la situation dans un autre sens et ne songeail pas encore à détruire l'influence russe en Bulgarie. C’est pourquoi il ne blâmait pas trop les préparatifs belliqueux de ses protégés les Serbes. La victoire de ces derniers, aurait pour conséquence d’une part la consolidation du trône de Milan, ce qui importait par dessus tout à l’Autriche, et d'autre part, la chute de Battenberg, qui, en comblant de joie les Russes, enlèverait tout prétexte àunecomplication européenne.
Depuis, la politique autrichienne est devenue plus exigeante ct refuse à la Russie ce qu’elle lui aurait