Entre slaves
LE RÈGNE DU PRINCE ALEXANDRE DE BULGARIE 43
voulons garder et fortifier notre prestige en Orient. Nous ne recommencerons pas de sitôt une marche sur Constantinople, soyez tranquilles! mais ce pays que nous avons délivré, ces Bulgares qui nous ont appelés, qui parlent notre langue, adorent notre Dieu, nous suivront et nous écouteront. Leur armée sera nôtre. Leurs relations extérieures seront passives ou se borneront aux affaires commerciales, leur Prince enfin sera un homme à nous, et s’il ne nous convient pas, nous leremplacerons. N'appelez pas cela protectorat, si vous voulez, mais tel sera le système que nous nous efforcerons d'appliquer. »
Voilà done en réalité le régime qui, par l'accord tacite des puissances, par l'entremise naturelle des Russes dans l’organisation du pays, enveloppa au début la jeune principauté : une sorte de fief solidement attaché de cœur et d'intérêts à la Russie.
I était à prévoir que peu d'années plus tard, les puissances hostiles à la Russie, telles que VAngleterre et l'Autriche-Hongrie, profiteraient en Bulgarie de la première occasion pour battre en brèche cette influence si mal définie de la puissance slave, et qu’elles réussiraient à évincer les Protecteur du territoire délivré par eux.
Nis-à-vis des Bulgares, les Russes ne furent guère plus heureux.
Investis cependant par la force des choses d’une influence incontestable, les Russes pouvaient jouer