Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

THÉROIGNE DE MÉRICOURT. 107

des principaux Girondins. Pendant la fin d'avril et lecommencement de ce mois de mai 1793 qui devait voir succomber la Gironde, l'animation fut extrême dans Paris, surtout autour de la salle des séances. Les femmes de la Halle, répandues sur la terrasse des Feuillants, devant le café Hottot et dans le jardin des Tuileries, excitées par des meneurs, s’arrogeaient le droit de visiter les cocardes, d’arrêter les gens qui leur paraissaient suspects, empêchant les gens proprement vêtus d'entrer dans les tribunes publiques de la Convention. Des scènes de violence avaient lieu chaque jour. Le rédacteur des Révolutions de Paris, peu suspect de modérantisme, disait (n° 201) en les enregistrant : «Les magistrats ne sauraient réprimer trop tôt de tels excès. C'est ainsi que des guerres civiles ont commencé. »

Théroigne avait trop l'habitude des orages de la rue pour se ménager et pour cacher sa manière de voir. Son courage viril ne lui permettait pas d'abandonner ses amis; elle avait assez souvent payé de sa personne depuis le début de la Révolution pour ne pas craindre de se compromettre. Elle se trouvait, le mercredi 15 mai, à la porte de la Convention. Un rapport inédit, adressé le 16 au