Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt
10 THÉROIGNE DE MÉRICOURT.
voyage de la petite Wallonne à Londres avec les excursions qu’elle fit plus tard outre-Manche. Ce n’est évidemment pas au sortir du toit paternel que Théroigne, paysanne peu décrassée, fut mise en rapport avec le prince de Galles (depuis Georges IV), qui la présenta, dit-on, au duc d'Orléans, par qui elle serait entrée en relation avec le high-life parisien.
MM. de Goncourt, dans leurs Portraits intimes da dix-huitième siècle, ont eu la bonne fortune de préciser un point des plus intéressants de la vie de Théroigne. La jeune étrangère menait à Paris la haute vie, mais sans s'afficher le moins du monde. Elle sut trouver des protecteurs discrets qui lui donnèrent, avec toutes les commodités de la vie, le loisir de refaire son éducation première, de cultiver les lettres et les arts. Un de ces protecteurs, celui justement qu'ont découvert MM. de Goncourt, grâce à une communication faite par un collectionneur d’autographes, M. Lefebvre, porte un nom bien connu dans l’histoire littéraire du siècle dernier ; c'est Doublet de Persan, maître des requêtes au Parlement, dont la famille s’allia aux Riquetti de Mirabeau, fils de cette Mr Doublet de Persan dans le salon de laquelle prirent naissance les fameux Mémoires secrets dits de