Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt
THÉROIGNE DE MÉRICOURT. 13
femme s’éprit tout à coup de la musique, avec le désir d’entrer au théâtre. Le castrat italien était horrible à voir, quinteux, brutal et, qui pis est, plus que quinquagénaire; il est vrai que l’âge importe moins quand il s’agit d’un chanteur de la chapelle Sixtine, et Théroigne ne tenait pas beaucoup au physique. Elle ramena à Paris, au commencement de 1788, Tenducci, qui l’allégea d’une bonne partie de ses diamants et de son argenterie. Les amants allèrent en Italie, où Théroigne, voulant à la fois étudier le chant et s’occuper de l'éducation des siens, emmena en bonne sœur ses deux frères germains et son frère consanguin, fils aîné de la seconde femme de Pierre Terwagne. Elle s’arrêta d’abord à Gênes, au printemps de 1788. On trouve dans sa correspondance quelques détails sur son séjour dans cette ville. Il est à remarquer que presque toutes les lettres connues de Théroigne sont des lettres d’affaires adressées à Perregaux, et provenant des papiers de ce banquier, qui était pour la belle Liégeoise un ami et un conseiller sûr. Dans une lettre, à la date du 2 juin 1788, elle lui demande de l'argent sur les arrérages de la vente Persan, pour rembourser le marquis Jean-Luque Durazzo, qui a « fourni à ses besoins » pendant son séjour à Gênes. Elle prie