Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

18 THÉROIGNE DE MÉRICOURT.

mourait autour du pont-levis. Des femmes volant au secours de leurs époux y ont été blessées. Une d’entre elles, qui n’y cherchait que la guerre, a depuis été mise au rang des vainqueurs de la Bastille. » C’est de Théroïgne que Dusaulx parle. Elle reçut, en effet, plus tard, un sabre d'honneur, par décret du 19 juin 1790.

Du 14 juillet date une nouvelle existence pour la jeune femme, qui a toujours vécu jusqu'alors dans ce qu’on appelle aujourd'hui le demi-monde. Théroigne n'avait jamais eu un tempérament de courtisane ; la froideur de ses sens la sauvait des amours trop faciles. Mais, à partir de la prise de la Bastille, la belle Liégeoise se consacre toute à la Révolution. À cette époque, Théroïigne a vingtsept ans, ne les paraissant pas, puisque le Rôdeur réuni au Chroniqueur secret de la Révolution ne lui en donne pas vingt-deux, les Deux Amis vingttrois ou vingt-quatre. Elle est dans tout l'éclat de sa beauté, de cette beauté contestée seulement de parti pris par quelques adversaires politiques, comme Peltier, qui la dit « petite, chétive, malsaine, usée par la débauche »?, ou par le comte

41. N° 39. 2. Histoire de la Révolution du 10 août 1792, t. Ier,

p. 151, note.